Le Jour où la Terre s'arrêta...
L'Ultimatum de Klaatu
Ce film de science-fiction de 1951, dû à Robert Wise, est plus actuel que jamais (nos guerres puériles entre humains) pour les thèmes qu'il aborde. Il a d'ailleurs fait l’objet d’une nouvelle version (avec Keanu Reeves et Jennifer Connolly pour interprètes) en 2008. C’est le moment de redécouvrir l’original…
Discours de Klaatu à l'intention de l'humanité (à la fin du film) :
"JE REPARS BIENTÔT, ET VOUS M'EXCUSEREZ SI JE VOUS PARLE CRÛMENT. L'UNIVERS SE RÉTRÉCIE CHAQUE JOUR, ET TOUTE MENACE D'AGRESSION DE LA PART D'UN GROUPE QUEL QU'IL SOIT NE PEUT PLUS ÊTRE TOLÉRÉ."
"LA SÉCURITÉ DOIT ÊTRE POUR TOUS OU ELLE N'EXISTE POUR PERSONNE. CELA N'IMPLIQUE L'ABDICATION D'AUCUNES LIBERTÉS SAUF LA LIBERTÉ D'AGIR AVEC MALVEILLANCE. VOS ANCÊTRES LE SAVAIENT BIEN PUISQU'ILS FIRENT DES LOIS POUR SE GOUVERNER ET FORMÈRENT UNE POLICE POUR LES APPLIQUER. NOUS LES HABITANTS DES AUTRES PLANÈTES AVONS ACCEPTÉ CE PRINCIPE.
NOUS POSSÉDONS UNE ORGANISATION POUR LA PROTECTION MUTUELLE DE TOUTES LES PLANÈTES ET POUR L'ÉLIMINATION COMPLÈTE DE TOUTE AGRESSION.
UNE AUTORITÉ SUPRÊME SE JUGE BIEN ENTENDU PAR LA FORCE DE LA POLICE QUI LA PROTÈGE. POUR NOTRE PROTECTION NOUS AVONS CRÉE UNE RACE DE ROBOTS. LEURS FONCTIONS ET DE PATROUILLER LES PLANÈTES DANS DES NEFS COMME CELLES-CI ET DE MAINTENIR LA PAIX. EN CAS D'AGRESSION NOUS LEUR AVONS DONNÉ PLEIN POUVOIR SUR NOUS. CE POUVOIR EST SANS APPEL.
AU PREMIER SIGNE DE VIOLENCE, ILS AGISSENT AUTOMATIQUEMENT CONTRE L'AGRESSEUR. LA SANCTION POUR AVOIR PROVOQUÉ LEUR ACTION ET TROP TERRIBLE POUR QU'ON S'Y RISQUE. NOUS Y GAGNONS DE VIVRE EN PAIX, SANS ARMES ET SANS ARMÉE. TRANQUILLE A L'IDÉE QUE NOUS SOMMES A L'ABRI DE L'AGRESSION ET DE LA GUERRE, ET LIBRE DE POURSUIVRE DES ENTREPRISES PLUS PROFITABLES.
NATURELLEMENT NOUS NE PRÉTENDONS PAS AVOIR ATTEINT LA PERFECTION MAIS NOUS AVONS CRÉE UN SYSTÈME ET IL FONCTIONNE. JE SUIS VENU VOUS EXPOSER CES FAITS.
IL NOUS IMPORTE PEU DE SAVOIR COMMENT VOUS VIVEZ SUR VOTRE PLANÈTE MAIS SI VOUS MENACEZ D'ÊTRE UN DANGER POUR LES AUTRES, CETTE TERRE QUI VOUS ABRITE SERA RÉDUITE EN UN MONCEAU DE CENDRES.
VOTRE CHOIX EST SIMPLE. VOUS JOINDRE A NOUS ET VIVRE EN PAIX OU POURSUIVRE VOTRE ACTION NÉFASTE ET A JAMAIS DISPARAÎTRE.
VOTRE AVENIR NE DÉPEND QUE DE VOUS. NOUS ATTENDONS VOTRE DÉCISION."
Ce film de science-fiction de 1951, dû à Robert Wise, est plus actuel que jamais pour les thèmes qu'il aborde. Il a d'ailleurs fait l’objet d’une nouvelle version (avec Keanu Reeves et Jennifer Connolly pour interprètes) en 2008. C’est le moment de redécouvrir l’original… - See more at: http://libresavoir.org/index.php?title=Le_Jour_o%C3%B9_la_terre_s%27arr%C3%AAta_de_Wise#sthash.jBUOVFQf.dpufAnalyse du film:
Il faut préciser combien Robert Wise influença toute une génération de cinéastes de talent. Que ce soit George Lucas qui dans sa trilogie de La guerre des étoiles (1977) utilise trois des noms de personnages du film de Wise (Klaatu, Baradu et Niko) ; ou Steven Spielberg dont le E. T. (1982) reprend le discours humaniste ; ou encore John Carpenter qui utilise le même schéma narratif avec Starman (1985), et délivre un message identique.
Le jour où la Terre s’arrêta frappa les esprits, car il utilisait le genre de la science-fiction pour traiter du contexte historique et politique de l’époque. Contexte historique, d’abord, avec la guerre froide entre les Etats-Unis et l’URSS sur fond d’utilisation possible des armes nucléaires. Contexte politique, ensuite, puisque l’Amérique connaît alors la chasse aux sorcières dirigée par le sénateur MacCarthy qui traque tous ceux qui sont soupçonnés d’être communistes ou sympathisants. Or, le film imagine un extra-terrestre, Klaatu, qui atterrit à bord de sa soucoupe et entend convaincre les hommes des dangers de l’utilisation des armes atomiques. Ce message pacifiste est mal perçu par les militaristes en tous genres qui vont s’ingénier à le combattre.
Le premier intérêt du film est de montrer un extra-terrestre au visage absolument impassible, hermétique à toute émotion, voire indifférent (sinon à la fin du film…) - comme s’il incarnait la Raison même, pure et froide, débarrassée de toute affectivité - et de l’opposer aux réactions humaines, souvent irrationnelles, toujours entachées de mouvements passionnels (préjugés, méfiance, agressivité, égoïsme, etc.) qui finissent par altérer le jugement. De ce contraste entre Klaatu et les Terriens naît, chez le spectateur, le sentiment que rien ne sera simple pour que les deux parties puissent au moins communiquer, à défaut d'échanger : le film ménage ainsi un suspens d’une rare intensité, d’autant plus qu’il vise à nous faire nous interroger sur nous-même et à remettre en question notre prétendue capacité à dominer nos passions.
Le réalisateur propose un second intérêt qui est de présenter Klaatu comme une sorte d’ « Elu » de l’Univers dont la venue sur la Terre a pour but d’orienter vers le Bien une Humanité incapable d’Amour, de Raison et de Justice, et, surtout, de Sagesse. Bref, le spectateur ne s’empêcher de faire le rapprochement évident avec le Christ et de se demander – autre ressort du suspens – si le destin de Klaatu sera identique ou si sa mission réussira. Une fois de plus, l’être humain – à présent doté de l’arme nucléaire - jouera-t-il les apprentis sorciers ou sera-t-il assez raisonnable et tolérant pour ne plus avoir à l’utiliser ?
Ces deux thèmes se combinent, enfin, pour faire de Le Jour où la Terre s’arrêta un film de science-fiction peu ordinaire dans la mesure où il alterne – en une combinaison judicieuse – les codes du genre (trucages, même peu nombreux, qui dépaysent et font évader le spectateur vers un futur qui est aussi le présent), et un réalisme cru qui fait froid dans le dos et pousse à la réflexion personnelle : sommes-nous capables de raison ? Si le Christ revenait, serait-il de nouveau crucifié ? L’humanité a-t-elle un avenir ? Si l’on ajoute que la réalisation est à la fois sobre et efficace (à deux reprises dans le film, une succession rapide de plans brefs suffit à montrer l’enchaînement brutal de conséquences dramatiques), on comprend aisément que ce film estimable est à (re)découvrir et à apprécier malgré son grand âge.
Synopsis
Un étrange vaisseau spatial entre dans l’atmosphère céleste à une vitesse inimaginable, survole les continents avant de se diriger vers les Etats-Unis et de se poser bientôt à New York, dans Central Park. Cet événement inouï bouleverse la Ville et suscite tout à la fois peur et curiosité. Croyant à une menace, les autorités entendent protéger les citoyens venus par milliers observer l’engin et font appel à l’armée qui prend aussitôt position autour de ce vaisseau venu de l’espace.Deux extra-terrestres s’extraient de l’engin : l’un, Klaatu, a toutes les apparences d’un être humain ; l’autre, Gort, évoque plutôt un robot d’une taille et d’une corpulence impressionnantes.
Klaatu formule une demande surprenante à ceux qui l’accueillent : qu’on le mette en présence du Responsable de la Terre. Alors qu’il entend remettre un présent au Président des Etats-Unis, son geste est mal interprété et il est blessé par les militaires méfiants. Gort fait alors usage d’un rayon qui anéantit les armes des soldats.
Klaatu, à la grande surprise des médecins, se rétablit très vite. Mais il supporte mal la méfiance que les autorités exercent sur lui. Prenant conscience qu’il n’est pas compris, il déjoue leur surveillance, et décide de devenir un être humain semblable aux autres et de se mêler à eux. Sous le nom de Carpenter, il s’installe donc chez une jeune veuve, Helen Benson, mère d’un petit Bobby.
Klaatu peut ainsi œuvrer plus facilement à la réalisation de son projet ; ce qui le conduit à aborder le Professeur Jacob Barnhardt, un savant de réputation mondiale. Il lui confie alors qu’il est porteur d’un message pour l’humanité. Ce dernier, qui se propose de réunir un aréopage des savants du monde entier, suggère à son interlocuteur de faire une démonstration de ses pouvoirs exceptionnels pour mieux convaincre les responsables de l'écouter.
Se rangeant à cet avis éclairé, Klaatu coupe l’énergie électrique sur terre pendant une demi-heure, tout en protégeant les activités humaines indispensables. Il est pourtant traqué par la police et les militaires comme un malfaiteur et finit par être abattu. Mais, aidé par Helen et guéri par Gort, il se réfugie dans la soucoupe. Devant les savants enfin rassemblés, il peut proclamer son message (les Humains doivent cesser leurs querelles puériles car l’arme atomique est désormais une menace pour la survie de la Terre, voire de l’Univers) et brandir la menace d’un châtiment terrible (la destruction des humains s’ils ne se résolvent à devenir raisonnables).
Une fois sa mission accomplie, Klaatu quitte la Terre dans la soucoupe volante qui s’envole vers l’espace…
Le premier intérêt du film est de montrer un extra-terrestre au visage absolument impassible, hermétique à toute émotion, voire indifférent (sinon à la fin du film…) - comme s’il incarnait la Raison même, pure et froide, débarrassée de toute affectivité - et de l’opposer aux réactions humaines, souvent irrationnelles, toujours entachées de mouvements passionnels (préjugés, méfiance, agressivité, égoïsme, etc.) qui finissent par altérer le jugement. De ce contraste entre Klaatu et les Terriens naît, chez le spectateur, le sentiment que rien ne sera simple pour que les deux parties puissent au moins communiquer, à défaut d'échanger : le film ménage ainsi un suspens d’une rare intensité, d’autant plus qu’il vise à nous faire nous interroger sur nous-même et à remettre en question notre prétendue capacité à dominer nos passions.
Le réalisateur propose un second intérêt qui est de présenter Klaatu comme une sorte d’ « Elu » de l’Univers dont la venue sur la Terre a pour but d’orienter vers le Bien une Humanité incapable d’Amour, de Raison et de Justice, et, surtout, de Sagesse. Bref, le spectateur ne s’empêcher de faire le rapprochement évident avec le Christ et de se demander – autre ressort du suspens – si le destin de Klaatu sera identique ou si sa mission réussira. Une fois de plus, l’être humain – à présent doté de l’arme nucléaire - jouera-t-il les apprentis sorciers ou sera-t-il assez raisonnable et tolérant pour ne plus avoir à l’utiliser ?
Ces deux thèmes se combinent, enfin, pour faire de Le Jour où la Terre s’arrêta un film de science-fiction peu ordinaire dans la mesure où il alterne – en une combinaison judicieuse – les codes du genre (trucages, même peu nombreux, qui dépaysent et font évader le spectateur vers un futur qui est aussi le présent), et un réalisme cru qui fait froid dans le dos et pousse à la réflexion personnelle : sommes-nous capables de raison ? Si le Christ revenait, serait-il de nouveau crucifié ? L’humanité a-t-elle un avenir ? Si l’on ajoute que la réalisation est à la fois sobre et efficace (à deux reprises dans le film, une succession rapide de plans brefs suffit à montrer l’enchaînement brutal de conséquences dramatiques), on comprend aisément que ce film estimable est à (re)découvrir et à apprécier malgré son grand âge.
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Droits d'auteur © Henri PHILIBERT-CAILLATArticle de Henri PHILIBERT-CAILLAT du site LibreSavoir.org
Le premier intérêt du film est de montrer un extra-terrestre au visage absolument impassible, hermétique à toute émotion, voire indifférent (sinon à la fin du film…) - comme s’il incarnait la Raison même, pure et froide, débarrassée de toute affectivité - et de l’opposer aux réactions humaines, souvent irrationnelles, toujours entachées de mouvements passionnels (préjugés, méfiance, agressivité, égoïsme, etc.) qui finissent par altérer le jugement. De ce contraste entre Klaatu et les Terriens naît, chez le spectateur, le sentiment que rien ne sera simple pour que les deux parties puissent au moins communiquer, à défaut d'échanger : le film ménage ainsi un suspens d’une rare intensité, d’autant plus qu’il vise à nous faire nous interroger sur nous-même et à remettre en question notre prétendue capacité à dominer nos passions.
Le réalisateur propose un second intérêt qui est de présenter Klaatu comme une sorte d’ « Elu » de l’Univers dont la venue sur la Terre a pour but d’orienter vers le Bien une Humanité incapable d’Amour, de Raison et de Justice, et, surtout, de Sagesse. Bref, le spectateur ne s’empêcher de faire le rapprochement évident avec le Christ et de se demander – autre ressort du suspens – si le destin de Klaatu sera identique ou si sa mission réussira. Une fois de plus, l’être humain – à présent doté de l’arme nucléaire - jouera-t-il les apprentis sorciers ou sera-t-il assez raisonnable et tolérant pour ne plus avoir à l’utiliser ?
Ces deux thèmes se combinent, enfin, pour faire de Le Jour où la Terre s’arrêta un film de science-fiction peu ordinaire dans la mesure où il alterne – en une combinaison judicieuse – les codes du genre (trucages, même peu nombreux, qui dépaysent et font évader le spectateur vers un futur qui est aussi le présent), et un réalisme cru qui fait froid dans le dos et pousse à la réflexion personnelle : sommes-nous capables de raison ? Si le Christ revenait, serait-il de nouveau crucifié ? L’humanité a-t-elle un avenir ? Si l’on ajoute que la réalisation est à la fois sobre et efficace (à deux reprises dans le film, une succession rapide de plans brefs suffit à montrer l’enchaînement brutal de conséquences dramatiques), on comprend aisément que ce film estimable est à (re)découvrir et à apprécier malgré son grand âge.
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